Dans un contexte de mobilité croissante et de mondialisation de la société, se définir en tant qu’individu se complique. Il faut pouvoir à la fois présenter une définition de soi-même cohérente et singulière, et trouver sa place au sein d’un groupe aux frontières de plus en plus incertaines. Si chaque individu peut composer son espace intime comme il le souhaite, il ne le fait toutefois pas n’importe comment mais en tant qu’être social. L’auteur analyse de quelle manière nos contemporains disposent leurs objets dans l’espace domestique et comment ces objets orchestrent des passages d’un mode de vie à un autre. Les histoires d’objets aimés ou détestés constituent en effet un bric-à-brac de l’intime dans lequel, fouillant les armoires et les tiroirs, explorant les salons et les greniers, nous allons découvrir des petits riens tels que le chapelet en plastique de Valérie, les bouteilles d’eau vides de Sandra, le briquet jetable d’Antoine, la robe blanche de Sylvie, les mèches de cheveux de Gisèle, les bois de cerf de Bernard, la poupée de Paulette, les chandeliers de Marie-Anne ou les fossiles d’Henri.
Véronique Dassié Ethnologue, Chargée de cours Université François Rabelais Tours, Chercheur associée au LAHIC (IIAC Paris) et au laboratoire CITERES (Tours)
Véronique Dassié « Objets d’affection : Une ethnologie de l’intime » Ed. CTHS Coll. Le regard de l’ethnologue 2010
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