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« L’orientation sexuelle libérée ? » Séance du séminaire de l’AFA avec Monique Selim – Mardi 10 avril 2018 – de 11h à 13h – MFMH, maison Suger, Paris.

     

    L’Association française des Anthropologues

    a le plaisir de vous inviter à participer à son séminaire :

    ANTHROPOLOGIE, PSYCHANALYSE ET POLITIQUE REGARDS SUR LES TERRAINS

    Appartenances et globalisation, sexes et identités : modes de production

    En partenariat avec le CRPMS

    Séance du mardi 10 avril 2018

    11h-13h

    Maison Suger : 16 – 18 rue Suger ; Paris 6° (RER Saint-Michel)

    L’orientation sexuelle libérée ?
    Monique Selim

    Chimères 92

    La période présente paraît indéniablement marquée par la nouvelle position de centralité des sexualités, prenant le pas sur d’autres aspects de la société autrefois jugés plus déterminants , qu’il s’agisse par exemple de l’économique ou du politique. Au contraire, les autres champs sociaux se voient aujourd’hui relus à travers les flux sexuels qui les traversent : ils en ressortent au mieux déconstruits lorsqu’ils n’apparaissent pas laminés par cette vague de fonds, qui récemment s’est exprimée avec la dénonciation du harcèlement sexuel et des violences faites aux femmes. Comment analyser ces processus, qui peuvent être décryptés comme une prééminence inédite des sexualités ? Quelle est leur nature, mais aussi leurs rôles dans un remodelage des sociétés ? La globalisation du monde entraine de fait toutes les sociétés bon gré mal gré dans cette libéralisation des sexualités, qu’elles s’y prêtent avec enthousiasme ou qu’elles manifestent des résistances fortes ,en particulier législatives ,impliquant des mouvements de répression notables de la part des gouvernements.

    Cette livraison de Chimères donne un aperçu de l’ampleur des phénomènes en jeu autour de ce mouvement de libéralisation des sexualités qui touche toutes les sociétés et le lecteur pourra s’immerger dans des paysages variés : Indonésie, Laos, Bolivie, Mexique, Cameroun, Chine et plus familiers Algérie, Tunisie, Maroc et bien sûr la France. L’attention est portée prioritairement sur toutes celles et ceux qui ne répondent pas aux normes dominantes ou s’élèvent contre elles- femmes, lesbiennes, gays etc.-,sur les stratégies déployées pour continuer coûte que coûte à penser son avenir selon ses propres critères quitte à s’évader dans des pays plus ouverts. Les multiples mobilisations, tout comme les poches cachées, quasi invisibles, mettent en scène à travers leur transnationalisation, ce qu’on pourrait dénommer un nouvel internationalisme, impensable un demi-siècle auparavant.

    Ce dossier, coordonné par Monique Selim, est dédié à Danièle Sivadon, cofondatrice de la revue et ancienne rédactrice en chef qui nous a quittés le 23 novembre 2017.


    SOMMAIRE

    Hommages à Danielle Sivadon par Annick Kouba et Paul Bretecher

    Monique Selim : Sexualités : libéralisation, libération, liberté ?

    Terrain

    Kassia Aleksic : Portrait d’une ouvrière devenue lesbienne et dirigeante syndicale en Indonésie.

    Patience Biligha Tolane : Entre ascension sociale imaginaire et interdit: devenir homosexuel-le au Cameroun,

    Bertrand Foe : Rencontres gays sur internet au Cameroun et sécurisation des couples gays dans les familles.

    Hicham Rouibah : La première association LGBT en Algérie,

    Marc Hatzfeld : Les Hijras ou quelques flottements de l’identité sexuelle

    Clinique

    Olivier Douville, Monique Selim : Du singulier au pluriel, échanges.

    Mohamed Mebtoul, Karima Araoui, Amel Hachem : Corps de femmes sous tension en Algérie.

    Margitta Zimmermann : L’oubli du sel , fabrication du « handicap psychique » et expertise culturelle

    Agencements

    Lorena Parini : Droits LGBT, les nouvelles frontières du nationalisme,

    Kostia Lennes : Aspirations cosmopolites :Javier, citoyen sexuel par delà les cultures.

    Evelyne Micollier : Survivre, rêver, se frayer un chemin dans l’adversité, Des jeunes de Vientiane agents de leurs destins transnationaux.

    Thomas Stephane Ngameni : Foucault face au leurre du dépassement de la dialectique hégélienne de la maitrise et de la servitude,

    Mélanie Gourarier : Alphamâle, Séduire les femmes pour s’apprécier entre hommes ? Entretien réalisé par Annie Benvéniste.

    Fiction

    Marco Candore : Voies lactées

    Cathy Bernheim : Amazones érotiques 

    Laurent Benaim : Freaks au jardin des délices Entretien réalisé par Ange Pieraggi

    Politique

    David Aruqiaperez : Plaisir, désir et politique : la révolution esthétique de la famille Galan

    Najet Limam-Tnani : Les femmes dans la révolution tunisienne : corps, sexualité et islam en question.

    Monique Selim et Wenjing Guo : Des sexualités globalisées à l’avant garde ? Entretien réalisé par Annie Benveniste

    Marie-Eve Lacasse : Moins grecs que nous le croyons, Sur Internet, les libertés LGBTQI sous haute surveillance.

    Zineb Ali –Benali : Corps oubliés, corps insurgés, le surgissement des corps dans les révolutions arabes

    LVE

    Patience Biligha Tolane :Travailleuses chinoises du sexe au Cameroun, par Anne Querrien

    Annie Benveniste : Corps de femmes livrés aux media

    Coordination

    Monique Selim, directrice de recherches émérite à l’IRD (Institut de recherche pour le développement), anthropologue , Centre d’études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques, Université Paris Diderot/INALCO/ IRD(CESSMA).

    Argumentaire du séminaire

    Ce séminaire propose de repenser les dialogues et les mises à l’épreuve réciproques entre anthropologie et psychanalyse. Il s’efforce d’articuler trois lignes de questionnement :

    • Clinique du terrain et terrains cliniques : des anthropologues s’interrogent sur la nature des relations interpersonnelles développées durant leurs enquêtes, le sens et les modalités de leur écoute, et, corollairement, les mobiles intimes de la parole des acteurs. Les crises économiques et politiques qui bouleversent de nombreuses sociétés s’impriment, en effet, dans la situation ethnologique. De surcroît, l’ethnologue se trouve de plus en plus fréquemment en contact avec des populations en fragilisation croissante, en état de non inscription, et même d’errance.

    • Folie et État : on développera une réflexion croisée, d’un côté sur les effets sur les élaborations identitaires des nouvelles représentations du bien-être psychique, de l’autre, sur les instances de légitimation sur ce que serait une bonne santé psychique en termes de prévention, de diagnostic, de traitement et de leur évaluation. Enfin, le lien doit être souligné entre les terreurs issues de la violence de l’État et les confusions des registres du Réel, de l’Imaginaire et du Symbolique, qui font tenir l’existence singulière et les échanges sociaux. D’une certaine manière, la folie a disparu au profit de l’exclusion et de la stigmatisation des perdants. Dans les pays lointains qui ne rentrent pas dans cette industrialisation du soin, l’OMS., au contraire, préconise un retour aux dispositifs dits « traditionnels », légitimant médiums, devins et autres guérisseurs. Dans ces deux configurations du monde globalisé, les États jouent un rôle majeur, idéologique, symbolique, mais aussi institutionnalisant les corps des professionnels du soin psychique. La psychanalyse fait actuellement l’objet d’un débat social, d’autant plus aigu que c’est la singularité du sujet individuel qui est en jeu. La présence de la psychanalyse dans les institutions de soin et d’enseignement redevient l’enjeu d’une lutte, alors que la psychiatrie et la psychopathologie sont de plus en plus biologiques.

    • Un dernier volet : rouvrir le débat entre anthropologie et psychanalyse de l’ordre épistémique et épistémologique, à l’heure où le cognitivisme est, pour un nombre croissant d’anthropologues, un outil de validation de leurs recherches et de leurs résultats. La généralisation de l’économie de marché a eu des effets de plus en plus prononcés sur les définitions de la souffrance psychique, des troubles mentaux, leurs modes de diagnostic et leur traitement. Dans les démocraties industrielles, on constate la dominance des modélisations biologiques et neurologiques, le retour à un primat héréditaire et la mise en avant de polices de rééducation comportementaliste.

    Séminaire mensuel avec pour thème Appartenances et globalisation, sexes et identités : modes de production organisé par :

    Olivier Douville, psychanalyste, Laboratoire CRPMS Université Paris 7, douvilleolivier@noos.fr

    Nicole Khouri , sociologue, IMAF khouri.n@wanadoo.fr

    Julie Peghini, anthropoloque, Maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’Université Paris 8, Laboratoire CEMTI, julie.peghini@univ-paris8.fr

    Monique Selim, anthropologue, directrice de recherche émérite à l’IRD CESSMA monique.selim@ird.fr

    http://www.fmsh.fr/

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