L’accès des femmes aux pleins pouvoirs de police est récent. Depuis une trentaine d’années, les policiers de sexe féminin suivent la même formation, sont dotés des mêmes habilitations judiciaires et du même armement que les hommes. S’agit-il d’un changement profond dans la conception de l’ordre public ? Comment s’intègrent-elles à la sociabilité virile des commissariats ? Telles sont quelques-unes des questions auxquelles l’auteure répond dans cet ouvrage pionnier qui constitue la première recherche française d’ampleur sur la féminisation de la police. L’étude fouillée – qualitative et quantitative – permet de suivre et de comprendre les trajectoires des « femmes policiers », de la fabrique familiale de la vocation à la gestion de la carrière, de la scolarité aux coulisses du métier, du travail sur la voie publique aux arrangements avec le conjoint, de l’accomplissement des tâches nobles au « sale boulot ». Elle montre comment, en adoptant les codes virils en vigueur, ces femmes tentent d’échapper aux stéréotypes de fragilité et d’indisponibilité qui leur sont encore trop souvent accolés. A l’originalité d’une démarche attentive à la mobilité de genre, s’ajoute celle d’une approche compréhensive des principes fondateurs de l’institution policière.
Geneviève Pruvost, sociologue, chercheur au CNRS rattaché au CESDIP (Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales).
Conférence |
1:00:34 | le 8 janvier 2008