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Georges Guille Escuret « Retour sur le cannibalisme et sa phobie. »

    L’idée d’une société assumant le fait que ses membres se nourris-sent de corps humains constitue une source intarissable de répulsion au sein de la civilisation – en particulier quand l’absorption succède à un acte de violence, et traverse la frontière qui sépare la guerre de la chasse. Embarrassée à plus d’un titre par le thème du cannibalisme, l’anthropologie sociale l’a laissé en friche et continue à osciller entre des déterminations simplistes : cause alimentaire ou motif religieux.Pour des sciences qui se proposent d’appréhender des réalités hétérogènes, telles que la sociologie, l’histoire et l’écologie, l’occasion s’offre alors d’un double défi à relever : se délivrer de convictions para-sites maintenues par la civilisation qui les a engendrées, et combattre enfi n de face l’aveuglement terrible et millénaire qui range toute anthro-pophagie dans le registre de la préhistoire et de la bestialité. En réalité, la dimension historique des sociétés dites « primitives » n’apparaît jamais aussi visiblement que dans les manifestations concrètes du cannibalisme.La vaste entreprise d’anthropologie historique de l’auteur représente plus d’une vingtaine d’années de recherches de terrain. Il livre avec cet ouvrage le premier volet d’une série monumentale qui en comprendra deux autres, sur l’Asie-Océanie et sur le continent américain.

    Docteur en biologie et en ethnologie, Georges Guille-Escuret est chercheur au CNRS (Centre Norbert Elias, Marseille). Il utilise sa double formation pour préciser méthodologiquement les relations nécessaires entre écologie et sciences sociales sur des démarcations troubles : nature/culture, évolution/histoire… Il a publié plusieurs essais, dont Les sociétés et leurs natures (Armand Colin, 1989), Le décalage humain : le fait social dans l’évolution (Kimé, 1994) et L’anthropologie, à quoi bon ? (L’Harmattan, 1996).

    « Retour sur le cannibalisme  Sociologie comparée du cannibalisme Tome 1. Proies et captifs en Afrique »  376 page, Paris : PUF 2010

    Conférence | Durée: 40:12| Enregistrée à la Laiterie 5 avril 2011

     

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