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Richard Lauraire, Les Systèmes d’échanges locaux : Vers des organisations dualistes ?

    7 novembre 2004 – 

    Paru en 2004 in Cahiers d’Ethnologie de la France N°20. Edition Maison des Sciences de l’Homme

    Depuis quelques années, nombre de recherches se penchent sur les usages et représentations qui caractérisent les systèmes d’échanges locaux (Servet J.M,1999), en tentant souvent de mettre en évidence les innovations qui sont à l’œuvre dans ces pratiques monétaires et relationnelles. On y voit que la notion de diversité apparaît comme un leitmotiv répété.

    Ces différenciations affirmées sont toujours celles des SEL, les uns par rapport aux autres, des individus les composant, ou des biens et des services proposés. Sans doute parce que les valeurs largement privilégiées par l’univers des SEL s’inscrivent contre toutes discriminations. Mais cette prévalence attribuée aux individus et au respect de la personne a sans doute poussé la recherche à minorer l’enjeu proprement collectif de ces organisations sociales, et plus précisément les conditions organisationnelles d’optimisation de l’échange social. Cet aspect affleure cependant dans le souci souvent évoqué par les gestionnaires de SEL visant à rendre possible la plus grande abondance des offres et demandes de biens et de services. Or les SEL sont des lieux d’échanges entre personnes, qui sont elles-mêmes définies par leur statut social, leurs valeurs de groupes, et un mode de vie déterminant leur disponibilité.

    Comme l’espace des organisations dualistes (Levi-Strauss C, 1958) abordées par l’ethnologie structurale, nous voulons montrer que celui des SEL peut susciter des découpages sociaux singuliers raccordant des groupes différents par l’échange réciproque. Des règles plus ou moins implicites de fonctionnement optimal exigeant que ces groupes se spécialisent préférentiellement soit sur des services, soit sur des objets. Cette sociologie des changeurs et de leurs modes de communication, nous semble être un facteur déterminant.

    Or le plus souvent, cette sensibilité aux groupes sociaux n’est pas affirmée comme telle de manière très vive, puisque la plus grande partie des SEL prétend s’appuyer sur les savoirs propres non valorisés par la société (salariale) et les intérêts particuliers de l’individu que celle-ci néglige.(…)

    Pour lire l’article :

    article_SEL_lauraire2004pdf

     

     

     

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